Photographie © Geoffrey Fages
CRÉATION 2014
Walt Disney, Comencini, Mattotti, Benini, Winshluss, et bien d’autres se sont déjà intéressés aux aventures de Pinocchio. On ne compte plus les relectures, les adaptations et réécritures de cette histoire au théâtre, au cinéma, dans la bande dessinée et dans la littérature. Le mythe de Pinocchio appartient à l’imaginaire collectif au même titre que les contes de Grimm, d’Andersen ou de Perrault.
Il est possible d’appréhender cette histoire de manière multiple. On peut en faire une lecture psychanalytique, sociale, morale ou même politique. Frédéric Garbe cherche à mettre en avant la force de l’imaginaire, le caractère impressionniste, émotionnel de évènements et des thématiques qui constituent cette épopée.
Photographie © Geoffrey Fages
On trouve dans cette histoire une multitude de thèmes : le conte initiatique bien sûr, le rapport au père et à la mère, l’absence, le rapport à l’autorité, la mort. On y trouve également souvent la monstruosité et la transformation, et plus positivement la quête de liberté, d’émancipation et de découverte de soi.
L’histoire du pantin n’est pas ici racontée de manière chronologique et exhaustive mais sous formes de séquences choisies. Oniriques, impressionnistes, burlesques ou cauchemardesques, elles peuvent tout aussi bien se présenter de manières simultanées, se succéder, s’alterner ou se faire l’écho les unes des autres.
Photographie © Geoffrey Fages
La forme du spectacle s’inspire du modèle de la bande-dessinée : ses techniques de récit, d’ellipse, ses règles de découpage rythmique et la liberté qu’elle donne à l’imagination.
Pour ponctuer ces séquences et faire avancer le récit, les personnages, que Pinocchio croise au cours de son périple, viennent nous raconter eux-mêmes leur version des faits. L’histoire ne se déroule donc pas seulement du point de vue du pantin, mais passe par le filtre de ces personnages, amis ou ennemis, qui participent à l’odyssée de notre héros.
Photographie © Geoffrey Fages
Les acteurs, jouent les personnages de la fable, sont aussi manipulateurs d’objets, et déplacent les éléments scénographiques, transformant l’espace.
Ils mettent en place le décor d’une séquence à venir ou interviennent à l’intérieur d’une séquence en cours. L’artifice théâtral est dénoncé, ses codes sont visibles, mais l’idée est de faire surgir le merveilleux et l’émotion avec toujours au centre de ce dispositif : l’acteur.
Pour se faire, diverses techniques sont utilisées : animations d’objets, projections vidéo et ambiances sonores afin de définir plusieurs espaces, à différentes échelles, mêlant le très petit et le très grand.